Cairn

Après un premier recueil Mouve, centré sur le mouvement, j’ai eu envie cette fois-ci d’aller regarder du côté de la stabilité, de la tranquillité, de l’immobilité.La pierre a naturellement et simplement fait écho à ce désir. En effet, partir à la rencontre de la pierre, c’est oser quitter sa zone de confort, débordante en surface d’activités secondaires, et entreprendre un voyage au centre du taire. C’est ainsi que je suis allée explorer le monde minéral dans ses divers versants.Observer un caillou m’a conduit, par métaphores et rapprochements, à méditer et écrire des aphorismes introspectifs : quel est mon rapport au temps, à l’érosion, et au présent ? Comment se détacher de l’impermanent ? Comment désencombrer mon espace mental et me reconnecter à mes désirs profonds ? Quelle est la matière brute essentielle à ma vie ?Par ailleurs, la pierre est souvent partie prenante dans les contes et les paraboles. Elle suscite à la fois imagination et réflexion. À mon tour, j’ai choisi de lui donner plusieurs rôles de personnage dans différents fragments d’histoire. Et si les pierres étaient plus vivantes qu’il n’y paraît ?Toutefois, le roc, aussi fort et solide soit-il, ne décide pas par lui-même. Il ne peut que ricocher, et se laisser guider, par le jeu des coïncidences et des rencontres, vers la meilleure version de lui-même. Ainsi, loin d’incarner l’absence de mouvement, il devient accueil de tous les possibles, et chemin vers le contentement. M. de Chalus