- EAN13
- 9782354271152
- Éditeur
- Epel Editions
- Date de publication
- 14/12/2014
- Collection
- Des sources
- Langue
- français
- Langue d'origine
- anglais
- Fiches UNIMARC
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Toute histoire est histoire d'une pensée
Autobiographie d'un philosophe archéologue
Robin George COLLINGWOOD
Epel Editions
Des sources
Autre version disponible
-
Papier - "Éditions Epel" 26,00
Robin George Collingwood est peu connu du public français, alors qu’il fait
depuis longtemps partie des classiques dans le monde anglo-saxon. Professeur
de philosophie dans l’un des Colleges les plus réputés d’Oxford, il s’est
révélé dans le même temps l’un des maîtres de l’histoire de la Roman Britain,
cette Angleterre occupée pendant des siècles par Rome.D’un côté, il se
trouvait donc enseigner la philosophie aussi bien ancienne que moderne ; de
l’autre, il menait des fouilles pour construire un savoir historique cohérent
sur une époque où les données textuelles sont plus que rares. Ce double
mouvement l’a amené à des réflexions sur la nature de la tâche historienne
qu’il n’a guère livrées que vers la fin de sa vie (relativement brève : il
meurt en 1943, à cinquante quatre ans). Ainsi publie-t-il d’abord des ouvrages
sur l’art, la religion, l’histoire de la philosophe, avant de se lancer dans
des éclaircissements sur sa conception de l’histoire dans lesquels il
stigmatise ce qu’il appelle « l’histoire ciseaux-pot-de-colle », désignant par
là ces historiens qui ne connaissent que leurs « sources » textuelles, qu’ils
découpent et recollent à leur guise.Le travail de l’archéologue,
remarque-t-il, ne consiste pas à creuser là où il pense qu’il y a quelque
chose à trouver, mais à se poser des questions à partir de son savoir
lacunaire, et à chercher ce qui lui manque pour arriver à un minimum de
consistance rationnelle. Collingwood part donc de l’idée qu’on ne trouve, pour
peu qu’on soit chanceux, que ce qu’on cherche, quitte à ce que d’heureuses
surprises viennent troubler ce plan de base. En philosophe, il généralise les
leçons de cet apprentissage pour considérer qu’une proposition, quelle qu’elle
soit, n’a de sens que relativement à la question, au problème, à l’aporie
qu’elle entend solutionner. Ce qui revient à privilégier l’histoire dans
l’étude même de la philosophie puisqu’un énoncé ne sera désormais reçu qu’au
prix d’avoir été ramené, non seulement à son « contexte », mais aussi à ce qui
depuis longtemps risque de s’être complètement dissipé et qu’il faut donc
reconstruire, à savoir la question à laquelle il doit le jour.Dans cette
Autobiographie, qu’il écrit rapidement en sachant que les années lui sont
comptées, il livre, sous une forme libre et souvent drôle, les étapes de sa
vie intellectuelle qui l’ont conduit de l’Oxford realism de sa jeunesse
(devenue sa bête noire dès l’âge mur) à une vision de l’historien qui alimente
encore aujourd’hui de nombreux débats en langue anglaise.
depuis longtemps partie des classiques dans le monde anglo-saxon. Professeur
de philosophie dans l’un des Colleges les plus réputés d’Oxford, il s’est
révélé dans le même temps l’un des maîtres de l’histoire de la Roman Britain,
cette Angleterre occupée pendant des siècles par Rome.D’un côté, il se
trouvait donc enseigner la philosophie aussi bien ancienne que moderne ; de
l’autre, il menait des fouilles pour construire un savoir historique cohérent
sur une époque où les données textuelles sont plus que rares. Ce double
mouvement l’a amené à des réflexions sur la nature de la tâche historienne
qu’il n’a guère livrées que vers la fin de sa vie (relativement brève : il
meurt en 1943, à cinquante quatre ans). Ainsi publie-t-il d’abord des ouvrages
sur l’art, la religion, l’histoire de la philosophe, avant de se lancer dans
des éclaircissements sur sa conception de l’histoire dans lesquels il
stigmatise ce qu’il appelle « l’histoire ciseaux-pot-de-colle », désignant par
là ces historiens qui ne connaissent que leurs « sources » textuelles, qu’ils
découpent et recollent à leur guise.Le travail de l’archéologue,
remarque-t-il, ne consiste pas à creuser là où il pense qu’il y a quelque
chose à trouver, mais à se poser des questions à partir de son savoir
lacunaire, et à chercher ce qui lui manque pour arriver à un minimum de
consistance rationnelle. Collingwood part donc de l’idée qu’on ne trouve, pour
peu qu’on soit chanceux, que ce qu’on cherche, quitte à ce que d’heureuses
surprises viennent troubler ce plan de base. En philosophe, il généralise les
leçons de cet apprentissage pour considérer qu’une proposition, quelle qu’elle
soit, n’a de sens que relativement à la question, au problème, à l’aporie
qu’elle entend solutionner. Ce qui revient à privilégier l’histoire dans
l’étude même de la philosophie puisqu’un énoncé ne sera désormais reçu qu’au
prix d’avoir été ramené, non seulement à son « contexte », mais aussi à ce qui
depuis longtemps risque de s’être complètement dissipé et qu’il faut donc
reconstruire, à savoir la question à laquelle il doit le jour.Dans cette
Autobiographie, qu’il écrit rapidement en sachant que les années lui sont
comptées, il livre, sous une forme libre et souvent drôle, les étapes de sa
vie intellectuelle qui l’ont conduit de l’Oxford realism de sa jeunesse
(devenue sa bête noire dès l’âge mur) à une vision de l’historien qui alimente
encore aujourd’hui de nombreux débats en langue anglaise.
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