- EAN13
- 9782402095433
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Régine Deforges)
- Date de publication
- 1991
- Collection
- Coup de gueule
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Les mains dans le cambouis : pour réparer la Sécu
Jean-Michel Normand
FeniXX réédition numérique (Régine Deforges)
Coup de gueule
Le trou de la sécu est le gouffre naturel le plus connu de l’Hexagone. Mais il
est rarement exploré. Dommage. Car cette institution au look poussiéreux, à la
fois pingre et dispendieuse, est un pur produit de la société française. Si la
sécurité sociale nous balance un SOS (Save Our Sécu) tous les dix-huit mois et
fait des tours de prestidigitation avec les déficits, c’est qu’elle est mal
gérée, dit-on au Café du Commerce. Erreur : elle n’est pas gérée du tout !
Depuis quinze ans, personne n’a osé toucher à la tuyauterie de cette usine à
gaz de la solidarité alors que la France, elle, changeait profondément. Du
coup, certains prennent cet irremplaçable filet de sécurité pour un
insupportable fil à la patte. Mais chacun tire gaillardement sur la ficelle.
La sécu, agent bien connu du collectivisme, assure - quoique de moins en moins
bien - le casse-croûte libéral des toubibs et tolère, magnanime, le zapping
médical des assujettis sociaux. Le problème, c’est que l’âge d’or est révolu.
Sans oublier que, si rien n’est fait, les générations montantes devront payer
l’addition du feu d’artifice que nous prépare l’explosion des régimes de
retraite. Le moteur de la sécu chauffe dans les embouteillages de la crise.
Mais ni les gouvernements, ni les syndicats, ni les patrons n’osent encore
vraiment soulever le capot. Le temps est pourtant venu de mettre les mains
dans le cambouis.
est rarement exploré. Dommage. Car cette institution au look poussiéreux, à la
fois pingre et dispendieuse, est un pur produit de la société française. Si la
sécurité sociale nous balance un SOS (Save Our Sécu) tous les dix-huit mois et
fait des tours de prestidigitation avec les déficits, c’est qu’elle est mal
gérée, dit-on au Café du Commerce. Erreur : elle n’est pas gérée du tout !
Depuis quinze ans, personne n’a osé toucher à la tuyauterie de cette usine à
gaz de la solidarité alors que la France, elle, changeait profondément. Du
coup, certains prennent cet irremplaçable filet de sécurité pour un
insupportable fil à la patte. Mais chacun tire gaillardement sur la ficelle.
La sécu, agent bien connu du collectivisme, assure - quoique de moins en moins
bien - le casse-croûte libéral des toubibs et tolère, magnanime, le zapping
médical des assujettis sociaux. Le problème, c’est que l’âge d’or est révolu.
Sans oublier que, si rien n’est fait, les générations montantes devront payer
l’addition du feu d’artifice que nous prépare l’explosion des régimes de
retraite. Le moteur de la sécu chauffe dans les embouteillages de la crise.
Mais ni les gouvernements, ni les syndicats, ni les patrons n’osent encore
vraiment soulever le capot. Le temps est pourtant venu de mettre les mains
dans le cambouis.
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