- EAN13
- 9782753566958
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 19/12/2019
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Les paradis perdus
Drogues et usagers de drogues dans la France de l’entre-deux-guerres
Emmanuelle Retaillaud-Bajac
Presses universitaires de Rennes
Histoire
Autre version disponible
À compter de 1916, les « paradis artificiels » chers à Baudelaire relèvent en
France d’une loi pénale adoptée sous la pression du mouvement prohibitionniste
international et d’une opinion publique devenue réticente. Désormais, les
produits définis comme « stupéfiants » (opium et ses dérivés tels la morphine
et l’héroïne, cocaïne et haschich) sont étroitement contrôlés, réservés aux
usages strictement thérapeutiques, tandis que leur commerce illicite est
sévèrement réprimé. C’est donc dans la période de l’entre-deux-guerres que
s’élaborent les enjeux contemporains de « la question des drogues » : «
clandestinisation » des pratiques, mise en place d’un marché parallèle,
répression des fraudeurs, marginalisation de certaines catégories d’usagers.
Fondé sur le dépouillement minutieux des archives judiciaires, que complète
une ample documentation médicale, journalistique et littéraire, ce travail
adapté d’une thèse de doctorat analyse les modalités et les conséquences de
cette mutation majeure. Étudiant successivement le mouvement de l’opinion
publique, la sociologie et les pratiques des usagers, leur sort judiciaire et
thérapeutique, il interroge les effets et l’efficacité du modèle répressif
dans la genèse de son élaboration. À travers le devenir du consommateur de
stupéfiants, ce sont aussi toute une série d’évolutions anthropologiques et
culturelles qui se trouvent abordées : celles du rapport dialectique entre
progrès de l’hygiénisme et redéfinition des frontières somatiques, progrès
parallèle du contrôle social et de la liberté individuelle. La question des
drogues jette ainsi un éclairage original et novateur sur une période qui fut,
à bien des titres, un laboratoire de la modernité.
France d’une loi pénale adoptée sous la pression du mouvement prohibitionniste
international et d’une opinion publique devenue réticente. Désormais, les
produits définis comme « stupéfiants » (opium et ses dérivés tels la morphine
et l’héroïne, cocaïne et haschich) sont étroitement contrôlés, réservés aux
usages strictement thérapeutiques, tandis que leur commerce illicite est
sévèrement réprimé. C’est donc dans la période de l’entre-deux-guerres que
s’élaborent les enjeux contemporains de « la question des drogues » : «
clandestinisation » des pratiques, mise en place d’un marché parallèle,
répression des fraudeurs, marginalisation de certaines catégories d’usagers.
Fondé sur le dépouillement minutieux des archives judiciaires, que complète
une ample documentation médicale, journalistique et littéraire, ce travail
adapté d’une thèse de doctorat analyse les modalités et les conséquences de
cette mutation majeure. Étudiant successivement le mouvement de l’opinion
publique, la sociologie et les pratiques des usagers, leur sort judiciaire et
thérapeutique, il interroge les effets et l’efficacité du modèle répressif
dans la genèse de son élaboration. À travers le devenir du consommateur de
stupéfiants, ce sont aussi toute une série d’évolutions anthropologiques et
culturelles qui se trouvent abordées : celles du rapport dialectique entre
progrès de l’hygiénisme et redéfinition des frontières somatiques, progrès
parallèle du contrôle social et de la liberté individuelle. La question des
drogues jette ainsi un éclairage original et novateur sur une période qui fut,
à bien des titres, un laboratoire de la modernité.
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