Jean-Luc persécuté
EAN13
9782889071418
Éditeur
Zoé
Date de publication
Collection
C. F. RAMUZ
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Jean-Luc persécuté

Zoé

C. F. Ramuz

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En 1906, Ramuz découvre fasciné le Valais, l’équivalent de la Bretagne en
France pour les primitivistes. La montagne, son silence, sa beauté et sa
brutalité, porteurs des mystères de l’infini, le subjuguent. Il y inscrit
l’histoire de Jean-Luc, un bref roman de treize chapitres, écrit d’un seul
élan, rapide et expressif. Jean-Luc est victime de la trahison de sa femme, 21
mois plus tard, il mourra tragiquement. Jean-Luc Robille vit avec Christine et
son fils. Un dimanche d’hiver, il découvre que Christine rejoint Augustin
Crettaz, un travailleur saisonnier. Bouleversé, Jean-Luc décide de s’éloigner
avec son petit-garçon, il descend dans le bas de la vallée vivre chez sa mère.
Quelques mois plus tard, Christine étant venue le chercher trois fois, Jean-
Luc remonte et la vie commune reprend presque normalement. À la fin d'avril,
il se casse la jambe en faisant le bois. Cet accident les rapproche et c'est
de nouveau le bonheur. À l'entrée de l'été, Augustin étant revenu, Christine
court le rejoindre. Jean-Luc dévasté la chasse, garde l'enfant et se met à
boire. Au printemps suivant, le petit Henri se noie dans l'étang et Jean-Luc
sombre dans la folie. Christine étant revenue pour l'été avec l'enfant
d'Augustin, Jean-Luc fou de douleur les enferme dans une grange et y met le
feu. Poursuivi dans la montagne par les gens du village, il se jette dans le
vide. Le lecteur, grâce à la profonde empathie de Ramuz pour son personnage,
se sent proche de Jean-Luc, profondément éprouvé par la passion amoureuse.
Séparé de sa femme, le sentiment de séparation, universelle pour Ramuz, se
développera chez lui au point de devenir une séparation de soi à soi, qui
alimentera la folie dont tout être humain est susceptible d’être traversé.
C’est l’amour et la douleur qui a rendu le paysan ivrogne et criminel. Ce
roman fataliste a été d’abord publié en 1908 puis en 1930 chez Grasset. La
collection « C. F. Ramuz » Voici une série de volumes afin de rendre hommage à
l’écrivain le plus important de Suisse romande. Parfois considéré à tort comme
un glorificateur du terroir, C. F. Ramuz est avant tout un inventeur de formes
romanesques, un explorateur des registres et des ressources de la langue, un
essayiste en décalage, un nouvelliste hors pair, comparable à un Picasso. À
travers des titres choisis par Daniel Maggetti et Stéphane Pétermann, préfacés
et annotés par des critiques aux horizons variés, cette collection ouvre
l’accès à des textes peu connus, mais fait aussi découvrir autrement les
œuvres emblématiques de l’auteur. Charles-Ferdinand Ramuz est l’écrivain le
plus important de Suisse romande. Né en 1878 à Lausanne, il fait des études de
Lettres puis s’installe pour dix ans (1904-1914) à Paris où il étudie à la
Sorbonne, fréquente Charles-Albert Cingria, André Gide ou le peintre René
Auberjonois, écrit entre autres Aline (1905), Jean-Luc persécuté (1909), Vie
de Samuel Belet (1913). Dès ces premiers textes, les thèmes ramuziens tels que
la solitude de l’homme face à la nature, l’amour et la mort, la nature
personnifiée sont déjà présents. En 1906, il fait un premier séjour en Valais,
à Chandolin. Il tombe amoureux de la montagne. Jean-Luc persécuté est le
premier roman dont la montagne est le décor. Peu à peu, Ramuz abandonne la
narration linéaire et la multiplication des points de vue et adopte souvent un
narrateur collectif et anonyme, « on ». Ses romans parlent d’ordre et de
transgression, de création et de destruction, toujours d’amour et de mort. Son
écriture audacieuse lui valent des critiques de ceux qui lui reprochent
d’écrire mal « exprès ». Dès 1924, Grasset publie les livres de Ramuz et lui
assure ainsi un succès auprès des critiques et du public. Son œuvre est
aujourd’hui publiée dans la collection de la Pléiade.
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