Mansfield Park
EAN13
9782352870227
ISBN
978-2-35287-022-7
Éditeur
Archipoche
Date de publication
Collection
ROMANS ETRANGER
Nombre de pages
561
Dimensions
17,8 x 11 x 3,5 cm
Poids
354 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
850
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Mansfield Park

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Titre original : Mansfield Park

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eISBN 978-2-3528-7522-2

Copyright © Archipoche, 2007, pour la traduction française.

Préface

La romancière Jane Austen, fille de pasteur, est née le 16 décembre 1775, à Steventon, dans le comté du Hampshire, au sud de l'Angleterre. Elle est morte le 17 juillet 1817, à Winchester, dans le même comté, sans doute d'une forme de tuberculose. Elle a écrit six grands romans, considérés comme des classiques. Raison et sentiments (1811), Orgueil et préjugés (1813), Mansfield Park (1814) et Emma (1816), présentés comme dus « à une lady » ou, pour les derniers, « à l'auteur de Raison et sentiments ont été publiés de son vivant, cependant que les éditions de Northanger Abbey et Persuasion (1818), préparées par l'un de ses frères, sont parues après sa mort.

La traduction française présentée ici, revue et complétée d'après la deuxième édition anglaise, est parue à Paris, chez J. G. Dentu, en 1814. Intitulée Mansfield. Park ou les Trois Cousines, elle a été publiée en quatre volumes in 12, de deux cents pages en moyenne.

Le traducteur, Henri Villemain, est très représentatif du temps. Outre des romans et des poèmes, il a publié, à Nantes, un chant de la garde d'honneur de l'Empereur, puis consacré, en 1804, un ouvrage aux tentatives d'invasion de l'Angleterre depuis les Romains. On a sans doute fait appel à lui pour cette connaissance précise de la côte Sud de l'Angleterre et de la marine britannique, au temps du blocus maritime. L'intérêt de sa traduction tient à une grande connaissance des manières en usage dans l'aristocratie. Beaucoup plus fidèle au texte que l'adaptatrice de Raison et sentiments, le premier roman de Jane Austen publié en France, Henri Villemain est aussi plus proche du sens voulu par l'auteur que nombre de traductions récentes. Les critiques soulignent que, sous l'Empire, les lecteurs comprenaient à demi-mot les références aux événements tels que les révoltes de chômeurs dues à la baisse des exportations, les émeutes à propos du théâtre, la réputation suspecte des comédiennes et des pièces de théâtre étrangères, le premier mariage, scandaleux, du prince de Galles avec une catholique, annulé à la demande du roi, et, bien entendu, les campagnes et les guerres. Henri Villemain sait tout cela, et il faudrait consulter bien des ouvrages universitaires pour se rendre compte de la justesse de ses décisions.

Seconde fille et septième enfant d'une famille qui en compte huit, Jane Austen semble avoir été encouragée à écrire par son père, le révérend George Austen. Elle aurait appris un peu de latin, outre le français et l'italien. Elle a lu Jean-Jacques Rousseau et peut-être Mme de Genlis, dont les ouvrages pédagogiques intéressaient son frère Henry, l'histoire d'Angleterre d'Oliver Goldsmith, ainsi que les romans de Samuel Richarson, d'Henry Fielding et de Laurence Sterne. Elle apprécie chez ces auteurs le sens de la composition, le style, l'art de tourner en ridicule la vanité et l'hypocrisie, ainsi que la description de la vie quotidienne. On sent cette influence dans la manière dont elle campe, dans Mansfield. Park, ses personnages secondaires, qui ont souvent des traits comiques, tels le Dr Grant, le jeune Yates, lady Bertram ou Mme Norris. En outre, elle indique que tous les membres de sa famille sont de « grands lecteurs de romans », et elle-même a une connaissance exhaustive des textes écrits par des romancières anglaises.

Son père a réuni une grande bibliothèque, à laquelle ses filles ont libre accès. Il apparaît qu'il devait être difficile d'interdire à Jane ce que l'on accordait à ses aînés, et que le révérend Austen se préoccupait de voir ses enfants se former très tôt le goût – un conseil de Mme de Genlis. Sa décision n'est pas sans mérite, car une partie du courant évangéliste de l'Église anglicane, à laquelle il appartient, est hostile au roman. De plus, il encourage ses enfants à lire à haute voix et à commenter leurs lectures – des pratiques louées par Edmund Bertram, dans Mansfield Park, comme préparatrices à l'art oratoire et à l'aisance en société. Enfin, il les aide à monter des pièces de théâtre entre amis.

Dès l'âge de douze ans, Jane Austen compose ainsi de brèves comédies (La Visite, Le Mystère) et des « romans » de quelques pages, qui sont des pastiches. L'ensemble de sa production littéraire des années 1787 à 1793 est aujourd'hui regroupée sous le titre de Juvenilia. Quand elle entreprend ses grands romans, Jane Austen adopte peu à peu les mots les plus nouveaux. Cependant, comme il manque encore dans la langue quelques substantifs et de nombreux verbes réfléchis, dont l'usage ne sera admis qu'à la fin du XIXe siècle, elle recourt à des périphrases ou à des répétitions, bien transposées par Henri Villemain. L'utilisation du vocabulaire français dont la haute société émaille ses discours est faite avec assurance. De même que les grands poètes du temps, Wordsworth, Southey ou Coleridge, Jane Austen paraît avoir été plutôt francophile au départ, mais quand elle écrit Mansfield Park, l'attachement à la culture française devient pour elle synonyme de légèreté. Elle préfère la sobriété au bavardage et au pathos des romans populaires, n'emploie pas de provincialismes et a horreur de la vulgarité. Sa délicatesse, son tact sont tels qu'elle se contente de faire allusion aux déclarations d'amour. L'une des meilleures études de sa psychologie et de son style demeure celle de Pierre Goubert.

Jane Austen a laissé une abondante correspondance, souvent adressée à sa sœur Cassandra. Ces lettres apportent un complément d'information jugé indispensable aux chercheurs. On y voit, par exemple, la romancière en quête de solutions pour voyager en compagnie de l'un ou l'autre des membres de sa famille, car une jeune femme de la bonne société ne se déplace pas seule. Dans Mansfield Park, cette habitude oblige Fanny Price à attendre un mois de plus à Portmouth qu'on vienne la chercher. Un autre respect des convenances limite les relations par correspondance : jamais les jeunes gens ne s'écrivent directement. Les garçons contournent la difficulté, comme Edmund Bertram ou Henry Crawford, en adressant un message à une sœur ou une cousine, qui le transmettra.

Un regret concernant la correspondance de Jane Austen : deux périodes coïncidant avec la composition de Mansfield Park y sont peu ou pas représentées. Dans ses lettres, l'auteur ne va jamais à la ligne et se contente de tirer un trait de plume, quand elle achève une phrase, change d'idée ou glisse un aparté. Elle conserve cette habitude dans ses manuscrits. On tient aujourd'hui ces tirets pour un élément important de son style ; ils rythment sa pensée et restituent sa respiration. La romancière paraît avoir approuvé la présentation définitive de ses textes, car, le 11 décembre 1815, elle écrit à John Murray, qui prépare une nouvelle édition de l'ouvrage : « Je vous retourne Mansfield Park, aussi bien revu pour une seconde édition, me semble-t-il, que je suis capable de le faire. »

Commencé en février 1811, Mansfield Park a été achevé en juin 1813. Trois œuvres de jeunesse l'ont annoncé : les « romans » épistolaires de Love and Friendship –à l'orthographe encore incertaine –, des Trois Sœurs, et surtout de Lady Susan, composé vers 1793-1794, puis retranscrit en 1805. Lady Susan est une veuve d'une grande beauté, mais despotique et cruelle, qui veut imposer à sa fille un mariage avec un homme riche, mais sot, afin de s'assurer à elle-même la sécurité financière. Jane Austen a revu ses premiers textes jusqu'en 1809.

Durant cette période de transition, la romancière a du mal à écrire pour un public plus large que celui de sa famille et à intéresser un éditeur. Pour qu'elle y parvienne, il faut que son expérience s'enrichisse. Ses parents l'emmènent vivre à Bath, où elle apprend à tirer partie de la vie culturelle et des possibilités d'observation qu'offre cette vil...
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